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sans titre

La force du préjugé1 ,

Tes pairs ne pouvant pas devenir tes semblables

Linguet t’ont rayé du tableau.

Deux arrêts inconciliables

Dont l’un met à tes pieds tes rivaux méprisables

Et l’autre te condamne à quitter le barreau,

Démontrent à toute la France

Que l’ancien Parlement, revenu du tombeau,

N’a pas encor repris toute sa connaissance.

Si l’on eût pu prouver au parlement nouveau

Une pareille inconséquence,

Tout Paris en fureur eût demandé vengeance.

Mais les magistrats d’à présent

Peuvent tout faire impunément.

Ils peuvent, à souhait, manier la balance,

La faire trébucher au gré de leur pouvoir,

Et dans la même circonstance,

Absoudre, condamner,

Prononcer blanc ou noir2 .

  • 1Autre titre: Envoi au Sieur Linguet par un impartial (Hardy) -  Voici une petite pièce de vers adressée à M. Linguet qui prend très philosophiquement l’événement qui en fait l’objet (CLS).
  • 2Pièce injurieuse au Parlement, mais on ne pouvait s’empêcher de convenir que les magistrats y avaient donné lieu par les deux arrêts si contradictoires qu’ils avaient rendu coup sur coup l’un pour l’autre contre ledit sieur Linguet (Hardy)

Numéro
$5992


Année
1775 mars




Références

CLS, 1775, p.110 - Hardy, IV, 155