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Sans titre

A Londres, on reçoit, dit-on1 ,

De bonne nouvelle

Du grand amiral Vernon

Et de sa séquelle.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Ce fier général anglais

Sans reprendre haleine

Va tout mettre en désarroi

Dedans Carthagène

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Il a mandé qu’en avril,

Prenant ses mesures,

Sans courir aucun péril

La chose était sûre

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Le Roi George a répondu :

Mon ami, courage,

Rapportez ici d’écus

Plein votre équipage.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Je m’en vais faire frapper

Très belles médailles.

J’en ferai distribuer

Jusque dans Versailles.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Des courriers en sèmeront

Partout dans l’Espagne.

Vous y paraîtrez de front

Comme un Charlemagne.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Faites-moi de leur argent

Très ample curée.

Vous aurez en arrivant

Une belle entrée.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

Mais même, pour plus d’honneur,

Etant de la fête

Vous baiserai de bon cœur

Pour cette conquête.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

 

On entendra les canons

Et les cris de joie :

Vive l’amiral Vernon

Et toute sa proie.

Va t’en voir s’ils viennent Jean

Va t’en voir s’ils viennent

  • 1Sur la levée du siège de Carthagène par les Anglais, événement très considérable pour le commerce de toute l’Europe, puisque celui de France y était intéressé pour plus de quatre cents millions.

Numéro
$6254


Année
1741




Références

Mazarine Castries 3987, p.387-89