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Sans titre

Amis, buvons tous à plein verre :

Le vin est toujours mieux goûté

Quand on le boit avec Le Mierre ;

Quand on le boit à sa santé,

Enivrons-nous, Bacchus l’ordonne ;

Mettons cette bouteille à bout,

Buvons tous, etc.

Que le guerrier boive à Bellone ;

Je sais bien mieux placer mon choix,

C’est à l’amitié que je bois.

 

Que le Parnasse et ses trompettes

Frappe l’écho qui retentit ;

Je ne fais que des chansonnettes ;

Le sentiment fait peu de bruit.

Lorsqu’on aime on ne peut guère

Prendre le ton du bel esprit ;

On chante, on rit, etc.

En amitié comme à Cythère,

Les cœurs sensibles savent bien

Que les grands mots ne peuvent rien.

 

A mon voyage en Amérique

L’hymen, m’a je crois bien traité ;

Je ne me crois pas dans la clique,

Ou c’est sans l’avoir mérité.

J’ai femme aimable et très pudique ;

Si j’entendais par-ci, par-là,

Le voilà-là, etc.

Je tiens l’écho peu véridique,

Je crois toujours pleins de vertus

L’Amour, mes amis et Bacchus.

 

Numéro
$4593


Année
1777

Auteur
Noailles, ancien gendarme



Références

Mémoires secrets, 6 mai 1777


Notes

MS 1777, 6 Mai. Il court dans le monde des couplets chantés à une table où était monsieur Le Mierre, sur l’air : C’est un sorcier. Ils sont agréables, surtout s’ils sont impromptus. On les dit d’un monsieur de Noailles, ancien gendarme de la garde, et font honneur à la gaieté et au talent de cet aimable convive :