Sans titre
Oui, je fus un sot de t’aimer1 ,
Ou, je suis un fou de t’écrire ;
Si c’est là ce que tu veux dire,
Je peux ne m’en point alarmer.
A tes folles inconséquences
Tu sus l’art de m’accoutumer ;
Mais de plates impertinences
Avais-tu besoin de t’armer ?
Qu’importe ici mon secrétaire ?
Fut-il porteur de mon esprit,
Dans tout ce que j’ai fait ou dit
A toi, dans l’ombre du mystère ?
Se doute-t-il, le pauvre hère,
Que de tous tes attraits cachés
Ton joli cul que je préfère
Effacera plus de péchés
Que ta tête n’en pourra faire !
Adieu, Fanni, vivons en paix,
Et songe, P.*** adorable,
Que s’il entrait dans tes projets
De me faire donner au diable,
C’est à toi que je reviendrais.
- 1Je vous ai rapporté la mauvaise plaisanterie que Mlle Raucourt a faite au marquis de Villette. Voici la réponse que la belle a reçue de lui (Correspondance secrète)
Correspondance secrète, t.I, p.398