Sans titre
Hélas, pour le pauvre Caumont
Quelle disgrâce ! quel affront !
Le Roi qui l’exile à sa terre
Le prive de son régiment
Et le donne à Monsieur son frère1 .
Pourquoi n’est-il qu’un garnement ?
Sa femme depuis très longtemps
Pour lui loin d’être un passe-temps,
Il ne la voyait qu’avec peine.
Elle essuyait tous ses mépris
Pendant qu’au Pot de Marjolaine
Il visait mainte Cloris.
Au Roi l’on redit tout ceci,
Sans doute au Cardinal aussi.
Ce fut le maréchal de Noailles
Qui raconta la chose au long
Un jour qu’il était à Versailles.
On trouva qu’il avait raison.
De savoir si ce débauché
En est bien aise ou bien fâché,
C’est ce qu’encore on ne devine.
Mais ce qu’on sait certainement
C’est que ce gaillard a la mine
De s’en repentir longuement.
- 1Sur ce que le duc de Caumont, gendre du maréchal de Noailles, a eu ordre se retirer dans ses terres et qu’on lui a ôté son régiment de Beauce pour le donner au comte de la Force, son frère, pour sa mauvaise conduite à l’égard de sa femme et par le peu de soin qu’il avait de son régiment, ne songeant qu’à son plaisir et passant pour un très grand débauché (Castries)
Mazarine Castries 3987, p.325-26