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Le deuil de Louis XIV

Le deuil de Louis XIV

Il est donc mort ce grand Bourbon,

Regretté de la Maintenon,

De Le Tellier et de Fagon.

 

Vous ses sujets, la larme à l’œil,

Regardez ce prince au cercueil,

Et de sa mort portez le deuil.

 

Il nous laisse à tous en mourant

De quoi pleurer amèrement,

Puisqu’il nous laisse sans argent.

 

Mais cherchez, vous en trouverez

Dans la bourse de Desmarets

Et de gens comme Bourvalais1 .

 

Faites de généreux efforts

Pour enfoncer leurs coffres‑forts,

Suspendez au gibet leurs corps.

 

Que Desmarets soit écorché

Et par menus morceaux tranché ;

Personne n’en sera fâché.

 

Mettez Le Tellier in pace,

Que Fagon soit récompensé,

Il a le royaume sauvé.

 

Sans cet ignorant médecin

Qui de Louis fut l’assassin,

Nos maux auraient duré sans fin.

 

Or prions tous le Roi des rois

Que jamais l’empire français

Ne tombe sous de dures lois

 

Que le Régent doux et bénin

Inspire à son petit cousin

D’être juste, paisible, humain ;

 

Et pour qu’il pratique cela,

Qu’aucun enfant de Loyola

N’approche de ce prince‑là.

 

Tenaillez-moi la Maintenon2

Fendez-lui jusqu’aux os le con

Son trésor est sans doute au fond.

  • 1Célèbre traitant qui avait fait dans les dernières années du règne de Louis XIV une fortune scandaleuse (R)
  • 2Arsenal 2937 est seul à reproduire cette strophe.

Numéro
$0007


Année
1715 (Castries)




Références

Raunié, I,29-30 - Clairambault, F.Fr. 12695, p.683 -Maurepas, F.Fr.12628, p.107-08 -  F.Fr.12500, p.391 - F.Fr.12796, f°33v-34r - F.Fr.13655, p.46 - Arsenal 2937, f°120r-121v - BHVP, MS 551, p.268-69 - Mazarine Castries 3981, p.300-02 - Barbier-Vernillat, III, 63-64


Notes

 Ci-gît 1059