Sans titre
Il faut vous faire part, mon cousin,
De ce qu'on voit en France. mon cousin,
Depuis votre départ, mon cousin,
Tout est en décadence. mon cousin,
Voilà, mon cousin, l'allure
Le Roi jamais n'aura
De place dans l'histoire.
Tout ce qu'on en dira
C'est qu'il vécut sans gloire.
Il s'est rendu héros
Par la paix sur la terre.
Ce n'est qu'aux animaux
Qu'il déclare la guerre.
Fleury de qui jamais
On ne connut la race
Jouit par ses forfaits
De la première place.
Il a toujours été
Notre roi, notre maître,
Par l’imbécillité
De celui qui doit l’être.
Le sens et la raison
Ne règnent plus en France.
Ils sont hors de saison,
C'est le siècle d'enfance.
Évitons le chagrin,
Usons de politique,
Quittons la vérité,
Devenons hérétique1 .
- 1Dans Stromates seulement ce couplet remplace le précédent.
Clairambault, F.Fr.12704, p.99-118 - Maurepas, F.Fr.12633, p.71-76 - F.Fr.10746, f°347v - F.Fr.12674, 455-518 - F.Fr.15146, p.122-26 - Arsenal 2931, f°194v-204v - Arsenal 3116, f°145v - Stromates, I, 306 - BHVP, MS 658, p.276-300 - Mazarine, MS 2164, p.387-89 - Mazarine Castries 3985, p.5-13 et 212-250 - BHVP, MS 548, p74-75 - Lyon BM, MS 1553, p.25-28
Datés de 1731 par le manuscrit Castries et de 1732 par Clairambault, il existe une très importante série de poèmes fondés sur le timbre de l’Allure dispersée dans les chansonniers. On les trouvera, pour le plus grand nombre, regroupés aux $1727-1736, 5428-5435, 6138-6140, ainsi qu’à $2802 et 3968. Ils relatent à leur manière le conflit du moment entre la monarchie et son parlement de Paris, ponctué d’arrêts, de remontrances, d’un lit de justice et, pour finir, d’une démission collective des magistrats suivie d’ordres d’exil pour les récalcitrants. Dans BHVP, MS 658, p.276-300, environ 150 couplets sur le modèle de l’allure, se succèdent à la file, alors qu’ils sont dispersés ailleurs de $1728 à $1736.