Law, ce fameux politique,
Chassé de tous les états
Pour avoir fait du fracas
Dedans maintes républiques,
Est aujourd’hui dans Paris
Débitant sa rhétorique,
Est à présent dans Paris
Y faisant charivari.

Les Anglais, gens pleins de rage,
Jaloux de notre bonheur
Ont voulu flétrir l’honneur
De ce digne personnage
Jadis avec un licol
Pour lui boucher le passage,
Jadis
Voulaient lui tordre le col.

Pour connaître la finance,
La guerre et nos intérêts,
Maître de tous nos secrets,
Il est ministre de France,
Il décide sans appel
Sur la guerre et la finance
Il décide
Tout comme un autre Cromwell.

Ce Midas incomparable,
Sans soufflet et sans fourneaux
Sait convertir les métaux
Par un secret admirable
C’est un fait des plus certains
Il faut qu’il se donne au Diable
C’est
Tout devient or en ses mains.

Avec une seule rame
De papier tout dentelé
Encore plus prétintaillé
Que la tête d’une femme
Il vient d’acquitter l’état
Pour moi ce coup-là me charme
Il vient
Du plus grand des ptentats.

Si l’Europe en est contente
C’est avec grande raison
A son compte une action
Vaut un million de rente
C’est le plus rare bijou,
La perle la plus galante.
C’est
Qui soit dans le Pérou.

Mille arrêts charmants à lire
On entend soir et matin
Qui démontent le plus fin
Et sont faits pour faire rire.
De ces lois qu’en dira-t-on ?
On les voit sans contredire
De ces
Que Law vous quille, et moi non.

Sur le fleuve de Fortune
Ésope vit autrefois
Le chien qui lâcha sa proie
Pour aller prendre la lune
Le Français comme le chien
D’uen avidité commune
Le Français
Lâche tout et ne prend rien.

Chez un peuple trop crédule
Le renard a fin museau
Est venu changer de peau
Ah ! conversion ridicule
Est-ce pour monter là-haut
Ou bien pour ferrer la mule
Est-ce
Law au ciel, O Diable – zot.