

Adieux d’un actionnaire à ses actions déposées à la banque1
Trésor de mes aïeux, chers parchemins antiques
Qui vîntes en mes mains par droit d’hérédité,
Vous voilà transformés en papiers fantastiques,
Vous touchez au moment de votre nullité.
Il faut que je vous livre aux empreintes magiques
Du sceau mystérieux de l’âpre iniquité2.
Adieu, soumettez-vous aux fureurs despotiques
Qui demandent déjà votre captivité.
L’on veut, dit-on, purger l’usure et l’artifice3,
Trouver la bonne foi, découvrir l’injustice,
C’est un mensonge adroit pour fixer nos malheurs4.
Cependant, si je vois qu’enfin l’on vous délivre
Et que votre retour puisse m’aider à vivre,
Je croirai que l’on peut se fier aux voleurs.
Numéro $0391
Année 1720
Description
Sonnet
Références
Raunié, III, 208-10 - Clairambault, F.Fr.12697, p.437-38 et 439 - Maurepas, F.Fr.12630281 - F.Fr.9352, f°248 - Arsenal 2937, f°295r - Arsenal 3128, f°230v - Lille BM, MS 64, p.301
Mots Clefs Law, Système, actionnaires, remboursement des rentes