Sans titre
C’net pas des moques, dit Babet1 ,
Vla note Dauphine accouchée,
C’net un trop reverend paquet,
Pas vrai ? qu’alle nous a donné
Mais pourquoi tan faire de ha
Tredame ! estce qu’on est maite end ça.
Voi donc ces Monsieurs de la Cour
Queue cs y font d’une princesse !
On pourrait très bien à son tour
Leu donné la monnoi d’leu piece.
Eh mais, qu’ils songent donc, Babet,
Que l’pu biau dleu nez en est fait.
Quand t’aura ton biau jupon bleu
N’iras-tu pas droit à Versaille
Car on dit qu’on y dresse un feu
Un feu qui nsera pasd e paille
Un’chacun en parle beaucoup
Dame on dit qça sra biau comtout
J’avons vu slui dla greve en plein
Ni pu ni moins qles grands Duchesses
J’étions placé sus un gradin
Pel mele au mitan des princesses
Car vraiment j’avons un parain
Sous vot respect qu’est echevin.
Ces feux la n’tions pas si biaux
Qsi c’eut été un petiot Prince
Le vin n’y couloit point a sciaux
Et la chair etoit des pus minces
Mais patience, j’en aurons
Un biau qui fra que je boirons.
Not Dauphin est jeune encor
S’il peut ne pas boufir sa panse
Je le verrons prendre l’essor
Et fra bien son devoir, je pense
S’il ne s’y fourre à l’unisson
Il est bien pu d’une façon.
- 1Sur l’accouchement de la Dauphine qui a mis au monde une princesse ce mois d’août dernier.
Mazarine Castries 3989, p.367-68
La recopie de ce texte peu intelligible a été verbatim.