La Bougrerie. Ode au Pape
La Bougrerie.
Ode au Pape
C’est toi, saint Bougre, que j’invoque,
Toi qui, sur le trône papal
Quand un beau page te provoque
Branle ton vit pontifical.
Viens, dans mon ardeur martiale,
Au foutre que ma pine exhale
Présenter ton anus ridé ;
Coussins, que vos crins élastiques
Secondent ses efforts lubriques
Jusqu’à ce qu’il soit inondé.
Garces, vos mottes me dégoûtent ;
Disparaissez de ces lieux saints ;
Allez chercher gens qui vous foutent
Chez les sales Américains ;
Que les chancres, les chaudes-pisses,
Sortis du fond de vos matrices
Infestent leurs vils instruments
Et que foutus par la vérole
Ils laissent dans la casserole
Le nez, la mâchoire et les dents.
Fuyez, détestables conistes,
Porte-frocs, robins, maquereaux,
Il n’appartient d’être culistes
Qu’aux philosophes, qu’aux héros.
Le dieu, roi de la bougrerie,
Quand il avait bu l’ambroisie
Foutait Mars et tous les guerriers ;
Socrate aimait Alcibiade,
Oreste en contait à Pilade,
Et les culs étaient leurs lauriers.
Déesses, putains immortelles,
D’Hylas, d’Hyacinthe les noms
Dans les demeures immortelles
Sont-ils moins vantés que vos cons ?
Mais quittons la fable et l’histoire,
Villars, d’Elbeuf, votre mémoire
Passera jusqu’à nos neveux.
Ils admireront vos prouesses
Et les bougres ouvrant les fesses
Invoqueront vos noms fameux.
Triomphez ici comme à Rome,
Bardaches jeunes et dodus culs ;
Venez, chers enfants de Sodome,
Qu’en pompe on vous promène nuls
Je veux que pour les rendre [ill.]
Cent vits bandés sur le [ill.]
Lancent le foutre par torrent
Et qu’à la tête du chapitre
L’archevêque orné de sa mitre
Viennent encenser vos fondements.
F.Fr. 13651, p.257-58
A comparer avec l'Ode à Priape de Piron ($7141)