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Sans titre

Ce marin si vanté, camarade, sais-tu,

De Toulon à Gournai revient la pelle au cul1 .

Contre lui l’Espagnol tout haut dit en courroux,

Qu’il entend les combats comme à ramer des choux.

 

Le voilà revenu, ce malotru marin,

Embellir sa maison2 , cultiver son  jardin.

Matheus3 était pris s’il avait eu du cœur,

S’il avait combattu, mais le drille avait peur.

 

Et de crainte des coups il resta sur les eaux

En  laissant manœuvrer d’Espagne les vaisseaux.

Après quoi s’en revint ce bénin spectateur

En accusant les vents s’il n’était pas vainqueur.

 

Grand Louis, croyez-moi, choisissez mieux vos gens.

Prenez des officiers qui se moquent des vents,

Qui, fiers et courageux, bravent vos ennemis.

Sinon tous vos vaisseaux pourraient bien être pris.

  • 1M. de Court, lieutenant général qui commandait notre flotte à Toulon a été renvoyé.
  • 2Gournai. M. de Court a dans ce lieu une maison où il a fait des dépenses extraordinaires.
  • 3C’est celui qui commandait la flotte anglaise.

Numéro
$6614


Année
1744




Références

Mazarine Castries 3988, p.369-70