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L’éloge du mirliton

L’éloge du mirliton

par M. de Laus de Boissy

La guitare est fort jolie ;

J’aime assez le violon,

Mais pour faire sa partie

Rien n’est mieux qu’un mirliton.

Vive un mirliton, mirliton, mirliton,

Vive un mirliton,

Don don.

 

Cela vaut mieux que la lyre

Du dieu père des beaux jours,

Car les accents que j’en tire

Feraient entendre des sourds.

Vive, etc.

 

Lorsqu’aux sombres bords Orphée

Toucha Madame Pluton,

Gagna-t-il ce beau trophée

En jouant du tympanon ?

C’est son mirliton, etc.

 

Chez Melpomène ou Thalie

Qui dirige le talent

De mainte actrice jolie ?

Est-ce l’âme ? Non, vraiment,

C’est son mirliton, etc.

 

Rameau, ce brillant génie,

N’est plus, puisqu’il est mort,

Mais jamais, durant sa vie,

Fit-il si bien un accent

Qu’un bon mirliton, etc.

 

Dès que fillette s’ennuie

Et qu’on le voit à son teint,

Pour guérir sa maladie,

Sitôt on lui met en main

Un beau mirliton, etc.

 

D’où vient l’immense fortune 

D’un nouveau parvenu,

Lui qui sans vergogne aucune

Allait hier le cul nu ?

C’est son mirliton, etc.

 

Musiciennes de Cythère,

Ecoutez bien mes souhaits.

Puissiez-vous sur la fougère

Accompagner ces couplets

De mon mirliton, etc. 

Numéro
$7684


Auteur
Lus de Boissy



Références

F.Fr.13651, p.140-41