Sans titre
Crois-tu, vrai devin de village
Subjuguer la cour et Paris,
Et que l'on donne l'avantage
À ta musique, à tes écrits ?
En vain tu prends un ton cynique
Pour jouer la simplicité,
Tu n'es qu'orgueil, que vanité,
Et ton esprit noir et caustique
Sous une espèce de critique
Met au grand jour ta fausseté.
Ta ville à l'erreur obstinée
Ne produit que de faux docteurs,
Rousseau, tes sots admirateurs
Et ta cabale forcenée
Forment une troupe effrénée
Qui n'a de foi qu'aux imposteurs1
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- 1Et voici ce qu’on appelle une épigramme aujourd’hui […] Ce qu'il y a de plus plaisant, c'est qu'on envoie à M. Rousseau des vers et des chansons sans nombre qui sont remplis d'injures contre lui, et lui de son côté, comme il veut absolument passer pour copiste dans le public prétend que ces vers lui font gagner beaucoup d’argent par les copies qu’il en débite.
CLG [éd.Kölving], I, 140