Aller au contenu principal

Ode à un prélat

Ode à un prélat

que son zèle pour la défense de la vérité

expose à des persécutions

Prélat, dont les travaux fameux

Ont répandu partout la gloire,

Dont les combats victorieux

Immortalisent la mémoire,

Quels cris s’élèvent contre toi ?

Eh ! quelle est cette hydre cruelle

Qui ne peut te voir sans effroi ?

La vengeance marche près d’elle,

La noir envie arme leurs mains.

Ciel ! de leurs complots inhumains

Sauvez une tête si chère.

L’intérêt de vos dogmes saints

Vous rend son salut nécessaire.

Mais pourquoi trembler pour ses jours ?

Continuez, troupes iniques ;

Oui, j’y consens à ses recours,

A mille odieuses pratiques ;

Ne montrez que dans de faux jours

Ses démarches les moins critiques ;

Tâchez par d’indignes détours

D’ôter aux éloges publiques

Ses œuvres les plus canoniques.

Inutile, impuissant courroux !

L’État dont il prend la défense

Contre la fureur de vos coups,

Les ouailles que sa vigilance

Dérobe à vos efforts jaloux ;

La foi qu’il maintient contre vous,

Voilà l’écueil insurmontable

Où se briseront tous vos traits.

Et toi, Prélat, dont à jamais

Le nom doit être respectable,

Ne cesse par d’illustres faits

De mériter toute la haine

De ceux dont l’audace hautaine,

Sous le joug d’une juste loi,

Prétend faire plier la foi.

Numéro
$0838


Année
1737 ?




Références

Lettres de M. de V***, p.170-71


Notes

Destinataire inconnu