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Sur les jésuites

Sur les jésuites
Tremblez, monstres, tremblez, le Ciel est en courroux,
Sa foudre et ses éclairs ne menacent que vous.
Tremblez, dis-je, et craignez que son bras ne confonde
Et l’audace et l’orgueil de votre esprit immonde.
Le Roi, ce faible Roi, que vous avez séduit
A vous abandonner se trouve enfin réduit.
Le Tout-Puissant l’enlève à votre ardeur impie
Il vous protégeait trop pour le laisser en vie.
Vous prétendez régner dans la sainte cité,
Renoncez à l’espoir qui vous avait flatté.
Je sens un feu divin qui daigne m’en instruire,
Qu’enfin vous n’avez plus le pouvoir de séduire
Non, vous ne ferez plus de lois à l’univers
Et le juste opprimé sortira de vos fers ;
La vérité triomphe, et Satan votre intime
En est précipité dans le puits de l’abîme.
Fuyez, cherchez ailleurs un asile aujourd’hui.
Le Régent vous connaît ; n’espérez rien de lui ;
Il dépend de Louis par l’éclat qui vous blesse
Il en a les vertus et non pas la faiblesse.
Qu’allez-vous devenir, troupe d’esprits pervers ?
On vous voit en tous lieux, même dans les enfers
Où Satan confondu, contre vous se déchaîne
Et votre ambition vous attire sa haine.
Il ne voulait régner qu’en vos cœurs cauteleux.
Vous avez entrepris au-delà de ses vœux.
Il ne veut plus de vous, votre orgueil fait sa perte
Et la porte du Ciel pour vous n’est plus ouverte
Le néant est trop peu pour vous confondre tous.
Cependant il faut fuir, mais où donc irez-vous ?
Le Ciel vous a marqué du sceau de sa colère.
On vous fuit à l’aspect de votre caractère
Que faire ? Vous voilà sans ressource et sans lieu.
Le désert vous convient, allez y tenter Dieu.

Numéro
$5194


Année
1715 ?




Références

Mazarine 2356, f°89v-90r