

La mort de Ravechet1
Quand, par un sort fatal, le syndic de Sorbonne2
Voit qu’il lui faut enfin quitter ce monde-ci,
Il méprise la mort et s’encourage ainsi :
« Le ciel, dit-il, me doit une couronne,
Voici le moment qui la donne.
Il doit faire ma joie et non pas mon souci. »
Il meurt en paix. D’abord qu’il eut quitté la terre,
En paradis ce nouveau saint monta.
A la porte il se présenta.
Saint Pierre ouvre, et lui dit : « Que voulez-vous ? — Saint-Père,
Lui répond Ravechet d’un ton respectueux,
Sacré portier des bienheureux,
Je viens vous demander une part au partage
Du céleste héritage
Où toujours ont tendu mes vœux.
Je n’oserais rien de moi-même,
Dit Pierre, je n’ai pas l’autorité suprême
D’ouvrir ou de fermer la porte à qui je veux.
Il faut assembler les apôtres ;
J’ai ma voix comme les autres,
Mais je n’ai rien que cela.
Entrer en ce lieu n’est pas chose facile,
Nous tiendrons, dit-il, un concile.
En attendant, demeurez là. »
Numéro $0190
Année 1717
Description
24 vers irréguliers
Notes
Quatre variations sur le même thème, avec des vers communs, appliquées à quatre personnalités différentes: Ravechet, syndic de Sorbonne ($190) - Colbert de Croissy, évêque de Montpellier ($3370, Toulouse 861), Benoît XIII ($3370, F.Fr.1508) et le cardinal de Noailles ($3370, Arsenal 2976). Les trois derniers procèdent à un simple changement d'intitulé; le premier propose une complète réécriture.
Références
Raunié, II,213-14 -Maurepas, F.Fr.12645, p.313-14 - F.Fr.9352, f°220 - Arsenal 2961, p.408-09 - Arsenal 3128, f°184r -Arsenal 3132, p.304-05 - Lyon BM, MS 757, f°37
Mots Clefs Jansénisme, Sorbonne, Ravechet