Laissz paître vos bêtes
Laissez paître vos bêtes1
Pauvre sot que vous êtes,
Croyez-moi, monsieur de Beaumont,
Laissez paître vos bêtes ;
Autant qu’elles voudront2
.
Ces bonnes gens
Sont peu friands,
Avec de petits croquets blancs
Vous les renverrez tous contents.
De tels repas
Ne coûtent pas.
C’est pourtant ce qui rend si gras
Moinillons, prêtres et prélats.
On est touché
Du bon marché ;
Mais on en serait rebuté
Si vous y mettiez la cherté.
Pauvre sot que vous êtes,
Croyez-moi, monsieur de Beaumont,
Laissez paître vos bêtes
Autant qu’elles voudront.
- 1Autre titre: Sur M. l'archevêque de Paris, 1753 (F.Fr.10479) - - La Grand-chambre, transférée à Pontoise, persistait à ordonner des informations et à rendre des décrets sur le fait des sacrements. « Le public commençait à se lasser de cette guerre. Aux gens de parti près, intéressés pour ou contre, le Parisien avait repris sa gaîté ; chaque jour il paraissait quelque pasquinade, quelque caricature, quelque brochure piquante. Entre toutes ces facéties, il faut distinguer cette Chanson, dont la plaisanterie légère affaiblit et efface en quelque façon l’impiété. Elle fixe au juste la façon de penser des gens sages sur ces matières et le génie du temps. » (Vie privée de Louis XV.) (R)
- 2Je vous ai déjà dit qu'à Paris nous chantions tout; en voici la preuve. Vous aurez su que notre archevêque s'était avisé, il n'y a pas longtemps, de faire renouveler la scène scandaleuse des refus de sacrements. Eh bien, voici des couplets à ce sujet, pour lesquels on a cherché un ancien air: Laissez paître vos bêtes (CLS, 1775)
Raunié, VII,239-40 - F.Fr.10479, f°217r - CLS, 1775, p.18-19 - Correspondance secrète, t.I, p.180-81