Sans titre
Ne pensons plus qu’à boire,
Laissons la Constitution.
On ne sait plus que croire,
Tout est confusion.
Le Parlement
A tout moment
Lâche quelque arrêt fulminant
Et le Conseil en fait autant.
On ne peut rien comprendre
A tout ce tripotage-là,
Et faute de s’entendre
La bonne foi s’en va.
Le sot Languet
Croit en effet
Nous endormir par son caquet.
Mais on est un peu trop au guet
Pour croire à la morale
De ce Père de Loyola.
Toutr cette cabale
Au Diable s’en ira.
On sait les faits
De ces mains
Capables des plus noirs forfaits.
Notre grand Henri Quatre,
De tout son peuple si chéri,
En voulant les abattre,
Ce bon prince a péri.
Notre bon Roi,
Rempli d’effroi,
N’ose leur imposer la loi,
Car enfin chacun craint pour soi.
Il ne fait point usage du pouvoir de sa royauté
Et laisse agir la rage
De la Société.
Que ces bigots
Et ces cagots
Rassemblent grand nombre de sots.
N’écoutons point tous ces nigauds,
Que chacun s’accommode
Et ne prenons aucun parti.
Suivons cette méthode
Et vivons sans souci.
Mazarine Castries 3989, p.414-16