Aux jésuites, avant la mort du roi
Aux Jésuites avant la mort du Roi
Votre pouvoir immodéré
Rend votre orgueil insupportable ;
Tout se gouverne à votre gré,
Société redoutable.
Tambourin, Doucet et Tellier,
Craignez le sort des Templiers.
Depuis Paris jusqu’à Pékin
S’exerce votre tyrannie ;
Ou confesseur ou mandarin,
Tout Jésuite a même manie
A Macao périt Tournon,
Noailles ici craint le donjon.
Dans les antres du Vatican
Comme Vulcain, forgez le foudre
Dont s’arme le pape Clément
Pour mettre tous nos livres en poudre :
Ici vos lettres de cachet
Prennent les gens au trébuchet.
De bulles et de mandements
Vous avez fait un gros volume,
Du conseil et du Parlement
Les arrêts sont de votre plume ;
Dans vos liens sont les prélats,
Les grands seigneurs et magistrats.
De toutes ces prospérités,
Craignez une funeste suite :
Un jour viendra qu’en nos cités
S’éteindra le nom de Jésuite ;
Sainte Hildegarde l’a prédit :
Le temps s’approche ; ainsi soit-il.
Maurepas, F.Fr.12627, p.267-68 - F.Fr.12796, f°1 - BHVP, MS 551, p.132-33 (sans le dernier couplet)