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Chanson

Chanson
Le sage Diogène
L’affaire est trop publique,
Chassons la politique,
Qu’on fasse des chansons
Vengeons une victime
Que l’injustice opprime.
Les juges ont leurs raisons.

Le Recteur des Jésuites
Veillant à la conduite
D’une ointe du Seigneur
Lui découvre un mystère
Qu’elle ne saurait taire
Pour sauver son honneur.

La Cadière abusée
Se croyait transportée
Auprès du Créateur,
Quand la sainte éveillée
Se sent toute collée
Avec son directeur.

Père Girard, dit-elle,
C’est donc ici l’échelle
Qui mène dans les cieux ?
Suis-je fort élevée ?
Car je sens la rosée
Et vous fermez les yeux.

Je me sens toute lasse,
Ce métier me tracasse,
Descendons promptement.
Non, non, répond Ignace
Profitons de la grâce,
Elle a de doux moments.

Soyez obéissante,
Ne soyez fainéante,
Il faut vous oublier.
Je vois que Dieu s’offense
De votre impatience
Mettons-nous à prier.

Remarquez la Navarre
Qui n’étant point bizarre
Dans ce charmant métier
Ne craint point la tempête ;
Elle est toujours en fête
Avec son Sabatier1 .

Grand Dieu, qui de cet ordre
Remarquant le désordre
Voudrait l’anéantir.
Je crains que la justice
Ne lui soit trop propice
Et veuille le blanchir.

 

  • 1Deux personnages impliqués dans l'affaire.

Numéro
$1921


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°22