Sans titre
Certain jour, le Père Girard
En saintignaçant la Cadière
Se rencontra par un hasard
Au trou voisin de son derrière.
Prenons, dit-il, ce chemin-là
Pour voir comme cela fera.
Le cafard cria : Ah, quel plaisir !
Mais les lois de la compagnie
Ne permettent pas d’en jouir,
Favorisant la sodomie.
Dieu des Amours, inspire-moi,
De quel trou dois-je faire choix ?
Voyons encore si mon roussin
À ce nouveau tracas veut mordre.
Après, je suivrai le dessein
Que j’ai d’abandonner mon ordre.
Vénus, exauce donc mes vœux
Et rends mes prémices heureux.
De cet essai Girard content
Dit : Adieu, péché de Sodome,
Que le Père Ignace en naissant
Fit revivre parmi les hommes.
À tous les culs, je dis adieu ;
Un con pour moi vaut beaucoup mieux.
C’est donc toi, mon jeune tendron,
Disait-il à la sœur Cadière
Qui, d’adorateur de giton
Me rend de Vénus tributaire.
Vivons donc tous deux de façon
Qu’on sache ma conversion.
Mazarine Castries 3985, p.186-87