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Neuvaine du Père Girard au bienheureux Pâris pour sa délivrance

Neuvaine du Père Girard au bienheureux Pâris
pour sa délivrance
Voyant que mal allait son cas,
Père Girard dans l'embarras
Dit à part soi, mais comment faire
Pour nous tirer de cette affaire ?
Avec tout mon esprit je ne serais qu'un sot
Si j'allais tâter du fagot.
Imaginons quelque artifice
Pour nous retirer du supplice.
Déjà notre Société
Pour me sauver a tout sondé ;
Nos Pères ont mis tout en usage
Sans en avancer davantage.
Je veux par un dessein nouveau
Tenter le succès du tombeau
Qui fait, dit-on, tant de miracles.
S'il pouvait changer les oracles
Qui décideront de mon sort ;
Si je me narguais de la mort.
Cette route n'est pas certaine.
Qu'importe, hasardons une neuvaine.
Il dirige l'intention
Et pour faire valoir l'oraison
Il communique son idée
A son avocat qui d'emblée
Se met à prier bel et bien,
Augurant beaucoup du dessein.
Du saint il eût craint la colère
S'il eût fait tout seul sa prière,
Mais d'un avocat escorté,
Il se croit sûr d'être écouté.
Dès la première journée,
La tête des juges embarbouillée
D'un miracle entretient l'espoir
Avant la fin du second soir.
Son espérance est affermie.
Pâris opère, Girard s'écrie :
Je suis absous, le parlement
M'a jugé sans savoir comment.

 

Numéro
$1867


Année
1731




Références

Lille BM, MS 69, p.199-02