Imprécation de Mlle Cadière, parodiée de Corneille
Imprécation de Mlle Cadière
Parodiée de Corneille
Girard, l’unique objet de mon ressentiment,
Girard, de mon honneur sacrilège croquant,
Girard dont le plaisir m’immolait à Gomorrhe,
Girard qui me força et que mon cœur abhorre,
Puissent morpions et poux ensemble conjurés
Le dévorer tout vif, de son sang altérés.
Et si ce n’est assez de la belle vermine,
Qu’un chancre douloureux affecte sa machine,
Que de fades rimeurs, les Monclars, les Montvers,
Pour le faire souffrir lui déclament leurs vers,
Que la vérole enfin consume ses entrailles,
Qu’un infâme bûcher serve à ses funérailles
Et que notre sénat, vengeant l’honneur d’un Dieu,
Condamne ses forfaits au supplice du feu.
Puissé-je en un instant voir éclater la foudre,
Voir ses couillons en cendre et ses fesses en poudre,
Voir ce vilain cornard en son dernier soupir,
Moi seule en être cause et mourir de plaisir !
F.Fr.23859, f°28v