Pâris et Girard
Pâris et Girard
Deux ministres de l’Immortel
Pour laver nos péchés sur le terrible autel
Immolent chaque jour la céleste victime.
Qui d’eux est l’Aaron bien-aimé du Très-Haut ?
Ils diffèrent en tout de vie et de maxime :
L’un excuse le dernier crime ;
L’autre veut extirper jusqu’au moindre défaut.
Celui-ci maudit, l’autre prie ;
L’un pervertit, l’autre édifie ;
L’un est tout paix, tout charité ;
L’autre tout force et tout autorité.
Le saint existe mort, opère des miracles ;
A son tombeau le peuple accourt de plus d’un lieu
Recevoir les bienfaits du favori de Dieu.
Que cet objet est doux ; mais Ô noir spectacle,
Le moliniste, vif par ses forfaits divers,
Devient l’horreur de l’univers.
Dieu grand ! peut-on connaître à de plus sûrs oracles
Le lévite choisi pour les saints tabernacles ?
F.Fr.23859, f°87v