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Calotte de M. Motet, âme damnée des jésuites

Calotte pour M. Motet, âme damnée des Jésuites
De par le dieu porte-marotte,
Nous, intendant de la Calotte,
Du général ayant pouvoir,
Aux calotins faisons savoir
Qu’ayant récompensé le zèle
D’Honoré notre ami fidèle,
De Grégoire de Merigon,
De tous ceux qui dans cette affaire
Nous ont montré d’affection,
Que nous reste-t-il donc à faire
Que de nommer par ce présent
Motet, jadis goujat du Régiment,
Pour trompette, emploi respectable.
A son allure convenable
Mandons le bruyant instrument
Avec grelots, sonnettes et léger ornement
Pour éveiller sa lourde masse.
Lui donnons calotte de plomb,
Bien mince, s’entend, car au fond
Il est de cervelle fort crasse
Ordonnons à tous nos amis, [?]
De nos secrets sages dépositaires,
De lui laxer les écrits nécessaires
Pour exiler nos ennemis
Et pour qu’il serve sans murmure
Tout à l’instant et sans demeure.
Nous lui donnons pour revenus
Tout ce qu’il escroque de plus
Sur chaque sac de son étude ;
Qu’il garde ces profits, exempt d’inquiétude
Avec Girard [?] et ses consorts
De faire à l’envi leurs efforts
Pour que ce procureur habile
Dans un procès en détours si fertiles
Soit de tous les croquants le zélé défenseur
Motet est un homme d’honneur
Par son mérite respectable
Ami de notre décrotteur
Par ce nouvel emploi encore plus redoutable
Et pour marquer notre soumission
Par ce présent nous promettons
De ne donner nulle calotte
Que jusqu’au jour de la punition.
C’est ainsi que le veut le dieu porte-marotte.
Fait et publié chez Momus
Le jour que l’avocat De Ville
Connaissant, mais trop tard
Qu’il était inutile
De donner manifeste
À des gens prévenus
Jura de ne composer plus.

 

Numéro
$2031


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°142