Vers adressés à Mlle Cadière
Sonnet
Vers adressés à Mlle Cadière
L’univers étonné, sensible à tes disgrâces,
Bien loin de te blâmer, déplore tes malheurs.
Cadière, on s’intéresse à voir finir tes pleurs
Et tout s’arme en courroux contre le fils d’ignace.
Tu croyais obéir aux attraits de la grâce ;
Du charmant quiétisme embrassant les erreurs,
Sous le masque d’un saint ce monstre plein d’horreur
Par son art, près de Dieu, t’avait montré ta place.
Ton ingénuité t’abandonne à ses lois,
D’un ange de lumière il imite la voix
Tandis qu’il te prépare une main homicide.
Mais le ciel détournant ce qu’il a projeté
Veut que le scélérat que tu choisis pour guide,
Serve à jamais d’exemple à la postérité.
F.Fr.23859, f°38r