

Ministres du pouvoir suprême1,
Sacrés interprètes des lois,
Par quel contraste et quel désir extrême
Avez-vous partagé vos voix ?
Vous déshonorez à la fois
Votre nom et le diadème.
Si Girard de Cadière est l’affreux suborneur,
Il faut, pour en sauver l’honneur,
Que dans le feu le tartufe périsse2 ;
Si la Cadière, sans pudeur,
Est noire calomniatrice,
Que ne sent-elle la rigueur3
D’une éclairée et sévère justice ?
Je ne saurais me figurer comment
Ce couple entier peut paraître innocent :
Si l’un des deux n’est point exempt de crime,
Je ne saurais trouver de détour ni de rime
Pour l’exempter du châtiment.
Esclaves vils du corps jésuitique,
De cet horrible corps déshonorés amis,
Par votre infâme politique
Vous devenez l’objet de l’horreur de Thémis.
Numéro $0742
Année 1731
Description
22 vers
Références
Raunié, V,285-86 - Clairambault, F.Fr.12702, p.161-62 - Maurepas, F.Fr.12632, p.293 - F.Fr.15020, f°276r-277r - F.Fr.15231, f°105 - F.Fr.15243, f°76r - F.Fr. 23859, f°27v et f°72r - BHVP, MS 658, II, p.19-20 - Besançon BM, MS 561, p.176 - Lille BM, MS 69, p. 213-14 - Turin, p.269-70
Mots Clefs Jansénisme, Girard, parlement d'Aix, jugement