Calotte pour le Père Thomas, capucin d'Aix
Calotte pour le Père Thomas, capucin d’Aix
Ayant su que Thomas le Borgne,
Facteur des barbus capucins,
Recherche fort, épie et lorgne
Ceux qui ne sont pas girardins,
Qu’il peste, tonne et qu’il menace
D’éteindre des Dominicains
Et des Carmes toute la race
Étant des calomniateurs,
Des envieux, des téméraires,
Des perfides, des imposteurs,
Des conjurés et des faussaires
Qui par un odieux complot
Voulaient perdre Girard, grand homme,
Beaucoup plus innocent que sot,
Sujet que l’univers renomme,
Qu’on accuse très faussement
D’être un déflorateur de filles,
Un fourbe, un méchant garnement
Le fléau de maintes familles
Au lieu d’admirer sa vertu,
Nous, général de la Calotte,
Tout bien compté, tout rebattu,
Voyant que le Borgne complote
Contre Cadière et Nicolas
Et que s’il pouvait leur bien nuire,
Les anéantir, les détruire,
Il mettrait main au coutelas.
Il est juste qu’on récompense
Un sujet de telle importance
Et comme il eut la charité
De s’offrir de brûler lui-même
Sans croire vomir blasphème
Ni commettre une indignité
Les Rollands [?] accusés de crime
Qu’on ne lit point dans l’almanach,
Ayant pendant qu’on disait prime
Volé une livre de tabac
Nous nommons cet excellent homme
Bourreau de notre Régiment,
Emploi qui très certainement
Lui produira si grosse somme
Qu’à l’avenir [?]
N’aura plus besoin de besace
Le dispensant par pure grâce.
Fait et publié l’an fatal
Que si Dieu ne fait un miracle
L’on verra peut-être un spectacle
Qui n’eut et n’aura point d’égal.
F.Fr.23859, f°154