

Qu’allez-vous voir1 ? Est-ce un faible roseau
Flexible à tous les vents d’un orage nouveau ? —
C’est un chêne puissant, dont la superbe tête
S’élève jusqu’aux cieux et brave la tempête,
Un rocher au milieu de la mer isolé,
Battu de mille flots sans en être ébranlé ;
Un pontife, un pasteur dont la noble constance
De lui ravir ses droits ôte toute espérance.
Malgré lui, de la barque il prit le gouvernail2 ;
Tout le fit admirer : vertus, zèle, travail ;
Faut-il que des enfants, oubliant qu’il est père,
Contre lui de son prince excitent la colère ?
Il respecte ses traits ; ne craignant rien pour lui,
Il tremble pour la foi, dont son bras est l’appui.
Peut-on ne pas trembler dans la barque qui flotte ?
Je n’entends dans les airs que ces lugubres sons :
Sauvez-nous du danger, Seigneur, nous périssons !
Chrétiens, rassurez-vous, Beaumont est le pilote.
Numéro $1140
Année 1755 Janvier
Description
18 vers
Références
Raunié, VII,248 - Clairambault, F.Fr.12721, p.27 - F.Fr.10479, f°413r - Barbier, VI, 90
Mots Clefs jansénisme, exil de Beaumont, éloge de son inébranlable courage