sans titre
Sur feu l’abbé Pâris,
Ennemi de la Bulle,
L’on trouve dans Paris
Plus d’une âme crédule
Pensant qu’une guenille
Qui vient de ce saint-là
Vaut mieux que la béquille
Du père Barnabas.
Mais père Barnaba,
Par plus d’un beau miracle
Beaucoup mieux mérita
D’être sur le pinacle.
Son histoire fourmille
De tous ceux qu’opéra
L’efficace béquille
Du père Barnabas.
Brûlant d’un feu secret
Une tendre novice
Dans un cloître à regret
Mourrait de la jaunisse.
Mais l’innocente fille
Ses couleurs recouvra
D’un seul coup de béquille
Du père Barnabas.
Une femme à vingt ans
Vers le saint personnage
Pour avoir des enfants
Fit un pèlerinage,
Et bientôt sa famille
D’un beau fils augmenta
Par la seule béquille
Du père Barnabas.
Dans son chagrin amer
Certaine jeune veuve
Des vertus du pater
Fit la bénigne épreuve,
La femelle gentille
Soudain se consola
En prenant la béquille
Du père Barnabas.
J’aime la vérité,
Dit Catin en colère.
Sans partialité
Moi, je tiens pour le père ;
Que le monde en babille,
Toujours Catin sera
Dévote à la béquille
Du père Barnabas.
Cairambault, F.Fr.12707, p.375-76 - Maurepas, F.Fr.12634, p.312 (Couplet 1) - BHVP, MS 554, f°383v - Mazarine Castries 3986, p.424-26 - Avignon BM, MS 1242, feuillet non paginé