Pâris au parti fidèle1
De l'Église universelle
Triomphe après le trépas
Frères, exaltons, canonisons
Cet homme la lalala
Nous mettrons l'Église à quia.

Laissons sur nous tonner Rome
Le crédit de ce grand homme
Bientôt l'anéantira
Frère, exaltons, canonisons
Cet homme-là lalala
Nous mettrons l'Église à quia

On lui fait maintes neuvaines
Il fait miracles à centaines
Le badaud chantant s'en va
Il en fait ci, il en fait là
lalala
Il en fait tout du haut en bas.

Que parmi nous on travaille
A confirmer la canaille
Dans l'aveuglement qu'elle a
Culbutons ci, culbutons là
lalala
Culbutons tout du haut en bas.

Chaque malade en silence
Cachant sa convalescence
Sur son tombeau s'écriera :
Miracle ci, miracle là
lalala
Miracles tout du haut en bas.

Malgré le prince et l'Église
Voilà qu'on le canonise
Quoiqu'il ait jusqu'au trépas
Appelé ci, appelé là
lalala
Appelé du haut jusqu'en bas.

Il grimpe aux lieux de la sorte
Mais Pierre étant à la porte
Tout surpris de le voir là
le traita ci, le traita là
lalala
Le traita tout du haut en bas.

Pour avoir eu la sottise
De résister à l'Église
Des cieux il dégringola
S'en allant ci, s'en allant là
lalala
S'en allant tout du haut en bas.

Mais pour dérober l'affaire
Aux dévots de ce sectaire
Dans l'esprit de ces gens-là
Nous mettons ci, nous mettons là,
lalala,
Nous mettons tout du haut en bas.

• 1L'abbé Pâris, mort en odeur de sainteté parmi les jansénistes, au tombeau duquel à Saint-Médard il y eut un grand concours de convulsionnaires et de prétendus miracles.