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Lettre à M. de Ventadour par un de ses meilleurs amis

Lettre à M. de Ventadour, recteur de l'université, par un de ses meilleurs amis
Pour remettre en vigueur des fables italiennes
En ruinant le savoir et l’université,
Pour réduire au néant nos maximes anciennes
En anéantissant l’appel interjeté,
On a fait un recteur d’une haute naissance.
Par une illustre main le coup sera porté
Et le cardinalat sera sa récompense.
Ce n’est pas en suivant nos lois
Qu’un Français à Rome s’avance,
Ce n’est pas en servant nos rois
Qu’un théologien s’assure
Du plaisir ravissant de rougir sa coiffure.
Il doit contenter Rome et leurrer notre cour.
Tel est, aimable Ventadour,
Tel est le ténébreux ouvrage
Où, sous le nom de paix, la jeunesse s’engage
J’ai reçu plus que toi d’un jour.
Écoute un tendre ami, reviens de ta méprise.
S’I faut voir poignarder nos rois ou notre Église,
Ne souille point ton nom par ce honteux exploit.
Que ce soit plutôt l’entreprise
D’un pied-plat famélique ou d’un gueux d’Hibernois.

Numéro
$4757


Année
1739




Références

Clairambault, F.Fr.12708, p.377-78 - Maurepas, F.Fr.12635, p.197 - F.Fr.13662, f°183r - F.Fr.15149, p.340-41 - BHVP MS 659, p.232-33


Notes

A propos de la nomination autoritaire de l’abbé de Ventadour au rectorat de la Sorbonne, gage de l’acception de la Bulle par cette institution d’obédience janséniste avant son épuration.