Sonnet sur la Constitution
Sonnet
Le libre arbitre en vain, superbe, audacieux,
Appuyé d’un grand roi, d’un pape, d’un Jésuite,
Faisait voler partout la terreur à sa suite ;
Son orgueil soutenu triomphait en tous lieux.
La Grâce, ce trésor, si saint, si précieux,
A cacher son visage était déjà réduite.
Ses défenseurs étaient proscrits, bannis, en fuite.
Cet attentat armait et la terre et les cieux.
Mais le bras du Seigneur, terrible quand il frappe,
Dans un même tombeau met le Décret du pape,
Le corps du grand Louis, Le Tellier, le crédit.
La Grâce se servant de son pouvoir suprême
Montre à l’orgueil, dans sa chute interdit,
Qu’elle sait en tout temps vaincre par elle-même.
F.Fr.12796, f°78v-79r - F.Fr.12500,p.21 - F.Fr.13655, p.104 - BHVP, MS 551, p.276 - BHVP, MS 602, f°14v-15r - Lyon BM, MS 757, f°177r - Courrier politique et galant, 19 janvier 1719