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Sans titre

Plus de deux cents robins

Arrivés de Versailles

Prétendent qu’ils auront

Le droit de représailles.

Voilà, mon cousin, l’allure.

Le Roi par d’Aguesseau

Dans son lit de justice.

Obéissez, dit-il,

Le Roi sera propice.

Voilà, mon cousin, l’allure.

Toutes les cours enfin,

Malgré leurs remontrances,

Opinèrent, dit-on,

Par un profond silence.

Voilà, mon cousin, l’allure.

Quand on est souverain,

On coupe, on tranche, on taille.

Tous les plus beaux esprits

Ne sont que des canailles.

Voilà, mon cousin, l’allure.

Le rusé Chauvelin, patelin,

Pour débusquer son maître

Et du soir au matin

Le fait agir en maître.

Voilà, mon cousin, l’allure.

Numéro
$6139


Année
1731 (Castries) / 1732




Références

Clairambault, F.Fr.12704, p.340 - Maurepas, F.Fr.12633, p.107-08


Notes

Datés de 1731 par le manuscrit Castries et de 1732 par Clairambault, il est une très importante série de poèmes fondés sur le timbre de l’Allure dispersée dans les chansonniers. On les trouvera, pour le plus grand nombre,  regroupés aux $1727-1736, 5428-5435, 6138-6140, ainsi qu’à $2802 et 3968. Ils relatent à leur manière le conflit du moment entre la monarchie et son parlement de Paris, ponctué d’arrêts, de remontrances, d’un lit de justice et, pour finir, d’une démission collective des magistrats suivie d’ordres d’exil pour les récalcitrants.