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Épître au Père Quesnel

Digne élève d’Arnauld, soldat évangélique,

Immortel défenseur d’une erreur chimérique,

Quelle gloire pour toi, vénérable Quesnel,

De couvrir nos pasteurs d’un opprobre éternel !

Sans tes écrits, la France, ignorante et barbare,

Respecterait encore la mitre et la tiare ;

Les évêques, unis aux pontifes romains,

Rendraient comme jadis des oracles certains,

Et nous croirions encore, en chrétiens imbéciles,

Qu’on peut régler la foi sans tenir de conciles.

Mais enfin aujourd’hui pour régler notre foi,

Nous savons qu’il suffit de n’écouter que toi.

L’Esprit Saint, séparé d’une épouse adultère

De la Grâce à toi seul dévoila le mystère.

Heureux qui, comme moi, docile à tes leçons,

A su se mettre au rang de tes saints nourrissons !

Lorsqu’en butte aux rigueurs d’une puissante école,

On t’apprêtait le sort du grand Savonarole,

Ciel ! qui l’eût dit alors que cet autre Vviclef

De l’Église bientôt dût devenir le chef ?

Rome depuis cinq ans au mensonge soumise,

N’est plus, grâces à toi, le centre de l’Église.

L’Europe, du Pontife embrassant le décret,

A renoncé le Christ pour suivre Mahomet.

Numéro
$4610


Année
1714?




Références

Avignon BM, MS 2051, p.1-2 (imprimé)


Notes

Reprise inversée sur les mêmes rimes en $4611