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Sans titre

Dans ma jeunesse,

Près d’un aimable objet

Aussitôt l’on bandait

Et lorsque l’on foutait

Sans peine on déchargeait

Au premier tour de fesse.

Aujourd’hui, ce n’est plus cela

Les corps s’affaiblissent,

Les cons s’agrandissent,

Les vits rapetissent,

Les couillons molissent.

Priape va cahin caha (bis)

 

Dans ma jeunesse

Aux tétons on voyait

Un bout qui redressait ;

Un con était étroit,

On bandait, on foutait,

Grand dieu, quelle allégresse !

Aujourd’hui, ce n’est plus cela,

Ce n’est que tétasse,

Que couillon molasse,

Les cons sont conasse,

Les vits frétillassent

Le fouteur va cahin caha (bis)

 

Dans mon enfance

L’efficace régnait,

La grâce dominait,

En elle on espérait,

Et Dieu chacun craignait

Respectant son essence.

A présent ce n’est plus cela

La loi catholique,

Mêlée d’hérétique

Est jésuitique,

Même pélagique,

Et la foi va cahin caha.

 

Dans un beau songe

Un vieillard amoureux

Se croit bien vigoureux,

Croit encore être preux,

Sent renaître ses feux.

Mais ce n’est qu’un mensonge.

En veillant ce n’est plus cela :

Il sent sa faiblesse,

La goutte le presse,

La pauvre tendresse

En chemin le laisse.

Heureux s’il va cahin caha. (bis)

 

Dans ma jeunesse

Chacun était content.

Nous avions de l’argent,

Un monarque prudent,

Un ministre savant

Conservait la richesse.

Aujourd’hui ce n’est plus cela

De Prie est habile,

La Reine docile,

Le Roi trop facile,

Le Duc imbécile,

Et l’Etat va cahin caha (bis)

 

Dans ma  jeunesse

Le mérite honoré,

Recherché, désiré,

Possédait à son gré

Faveur, emploi, degré,

Dignité et richesse.

Aujourd’hui ce n’est plus cela

Biens, honneur, parure,

Carrosse, dorure,

Sont pour l’imposture

La fourbe et luxure.

La vertu va cahin caha (bis)

 

Dans ma jeunesse

L’amour de Dieu régnait,

La grâce triomphait,

L’homme reconnaissait

Que sans elle il n’était

Qu’impuissance et faiblesse.

Aujourd’hui ce n’est plus cela,

Au peuple crédule

Rome sans scrupule

Dore la pilule

Et grâce à la Bulle,

Au Ciel on va cahin caha.

 

Dans ma jeunesse,

On s’aimait tendrement,

La maîtresse et l’amant,

L’un pour l’autre constant,

Brûlaient également

De la même tendresse.

Aujourd’hui ce n’est plus cela

L’amant se ruine,

L’argent seul domine,

La plus héroïne,

Dupe à la sourdine

Et l’ardeur va cahin caha (bis)

Numéro
$6276


Année
1727




Références

Arsenal 3116, f°80v-82r


Notes

Le premier couplet peut se trouver seul. Voir $3594