Sans titre
Pour endormir son mari1
Renfelds chante à Chantilly
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Le marquis2 y joint sa voix
Disant tous deux à la fois,
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Ils font redire aux échos
Tous deux ces langoureux mots,
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Quand le duc eut sommeillé
Et qu’il fut bien éveillé,
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Il fit tant de bruit, dit-on,
Qu’on entonna sur ce ton,
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
A l’Hôtel on afficha
Les deux beaux vers que voilà :
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Et depuis, dans tout Paris
On n’entend plus que ce cri :
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Maris, soyez plus discrets.
On ne chantera jamais
Colimaçon borgne,
Montre-moi tes cornes.
Mazarine Castries 3987, p.208-10