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Sans titre

Chanson nouvelle sur l’air des pendus
Or écoutez, petits et grands,
Des halles les événements.
Oui, les marchandes de marée
Le trente septembre parées
Pour Versailles d’un air gaillard
Ont parti dans un corbillard.

Afin de faire aussi leur cour
Les beurrières le même jour
Y courent, bien plus empressées,
Voilà les autres devancées.
Pour complimenter le Dauphin
Il faut se lever du matin.

Le Dauphin les apercevant
Dit : ce n’est pas vous que j’attends.
Mais tretous ayant bonne langue
Dirent : recevez la harangue
Qu’auraient dû faire nos maris
S’ils n’étions à boire à Paris.

Une d’entr’elles dit : voilà
Un poupon dans ce ventre-là.
J’élargissons notre ceinture
Afin d’agrandir la nature ;
Que j’aurions d’aise dans le cœur
S’il ressemblait à votre sœur.

En un mot je vous aimons beaucoup
Par la sanguemine vlà tout ;
Excusiais notre impatience,
Chacun s’explique comme il pense
Si je parlons gras, Monseigneur,
Je sommes marchande de beurre.

Cette ambassade décampait
Comme la marée arrivait
Mais le bon Dauphin les régale
En dignes dames de la halle
Les beurrières ont des dînées
Et leurs jurées des pieds de nez.

Mais Monseigneur de Châtillon
Qu’elles fournissent de poisson,
Suivant un ordre despotique
Leur fit donner chair angélique
Et puis du vin de Graves exquis
Qui fait crier : Vive Louis !

 

Numéro
$3664





Références

F.Fr.13656, p.257-59