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La Déroute du maréchal de Broglie

Königseck et sa grande armée
Nous ont visités la nuit.
Nos troupes très alarmées,
Sans équipages ni bruit,
Ont décampe landerirette,
Ont décampé landeriri.

Broglie, sans aucune escorte,
Court au quartier de Coigny,
Portant à la chèvre morte1
Le plus jeune de ses fils,
Et montrant son landerirette.

Coigny en grande colère
Dit : Morbleu ! que vois-je ici ?
Il ne fallait pas tant boire,
Vous en eussiez moins dormi2 ;
Peste soit du landerirette !

Pour restaurer votre gloire
Retournez aux ennemis.
Mais n’avez-vous pas la foire ?
On la gagne à moindre prix,
Couvrez votre landerirette ;
Prenez un de mes vieux habits.

  • 1C’est‑à‑dire sur ses épaules. (M.) (R).
  • 2« M. le maréchal de Broglie est seul la cause de cette mauvaise aventure, pour s’être logé dans une maison, vis‑à‑vis un gué, pendant que toute l’armée ennemie était de l’autre côté d’une petite rivière guéable en plusieurs endroits ; pour n’avoir pas vu ce gué, pour n’y avoir pas mis un corps de troupes assez considérable pour la sûreté du camp et pour avoir trop bu dans le souper du 14. » (Journ. de Barbier.) (R)

Numéro
$0800


Année
1734 (Castries)




Références

Raunié, VI,91-93 - Clairambault, F.Fr.12705, p.181 et 182 bis - Maurepas, F.Fr.12633, p.301-02 - F.Fr.13661, p.650 - F.Fr.15140, p.9-10 -F.Fr.15147, p.138-40 -  Arsenal 2938, f°117r - BHVP, MS 659, p.275-76 - Mazarine Castries 3986, p.92-93 - Barbier, II, 511