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Sans titre

Fleuve rapide1
Dans ton coeur argentin
Sois bien solide
Sous ces bateaux d'airain
Wirtemberg palatin
Tous les autres terrains
Au-delà de Mayence
Obéiront bientôt au roi de France.

Allons, qu'on chante2 ,
Chacun son couplet
Je vous présente
A toutes ce bouquet
Il est de bonne odeur
Cueillez chez l'empereur
Je vous le certifie
Dans ses plus beaux jardins.

Je suis gaillarde3
J'aime à chanter à trois.
La Savoyarde
Est joyeuse en Savoie,
Le Français à Mantoue
Et devant Philipsbourg,
Dieu, Mars, faites-nous aise
Conservez-nous toujours
La Polonaise.

Je suis bien aise4
Que vous me demandiez
La Polonaise
Vous la verrez chanter.
Voyez ces Impériaux
Comme ils tournent le dos,
Et tous ces Moscovites
Qui tout près de Dantzic
Ont pris la fuite.

Je me propose5
De vous bien divertir
Je tiens la chose.
C'est là tout désir.
Quelque jour à loisir
Je ferai repentir
L'empereur et l'empire
Puisqu'il est cause enfin
Que je soupire.

Moi et ma bande6
N'ont pas encore fini
Chacun demande
A l'empereur le prix.
Nous le partagerons
Malgré tous ses aiglons.
On viendra d'assurance
Chacun nous rechercher
pour alliance.

Venez mon prince7
Etre notre soutien
Dans la province
On connaît votre bien
Les poteaux sont tout neufs
Plantés dans tous les lieux
Parmi vos héritages
Nous y voyons de plus
Huit gros villages.

Je suis chagrine8
Troupes de l'empereur
Je vois vos lignes
Forcées avec fureur
Par ces nobles Français
Vos abbatis de bois
Vos forces et murailles
Ne peuvent résister
Au duc de Noailles.

Lorsque je danse9
Faut-il encore chanter ?
Ciel, quand j'y pense,
Il m'en va bien coûter.
Pays de Wirtemberg
Par un coup de revers
Le Français de mesures [sic]
Et font sortir l'argent
Tout par voiture.

Noble chemise10
Qui garde Philipsbourg,
Tu seras prise
Si tu n'as du secours.
Eugène, venez donc,
Décampez donc d'Elbron,
Les Français m'assassinent,
Leurs bombes et leurs canons
Me mettent en ruine.

Je chante et tremble11
Je vois de tous côtés
Chacun s'assemble
Pour pouvoir acheter
De bonne provisions
Pour notre garnison
Les Français sans doutance
Ayant pris Philipsbourg
Vont à Mayence.

Qu'on se prépare12
Partout dans nos cantons,
Troupes barbares,
Marchez par légions,
Vengez avec vos bras
Le grand roi Stanislas.
Il demande vengeance,
C'est le beau-père enfin
Du Roi de France.

Adieu, Mesdames13 ,
je m'en vais m'en aller.
J'entends les armes.
Ils veulent se chamailler.
Eugène à ce qu'on dit,
Ne voyant plus Barwick,
Dit malgré son absence
La victoire et l'honneur
Sont pour la France.

  • 1L'armée de France passant le Rhin au fort Louis le 1er mai. Le dieu Mars à la tête bat la mesure à coups de canon en chantant cette chanson :
  • 2Une dame de France tenant un bouquet à la main :
  • 3Une dame espagnole chante :
  • 4Le dieu Mars prend les intérêts de la France et de la Pologne et chante :
  • 5Une dame polonaise espérant que son pays déridera la France :
  • 6Une dame de Savoie voyant que toutes les affaires vont bien pour la France et la Pologne, chante :
  • 7Le prince de Burkenfeld prend possession du duché des Deux-Ponts. Le prince palatin lui fait un présent. Une dame de Deux-Ponts chante :
  • 8Les lignes de Tholingue forcées par le comte de Saxe, par le commandement du maréchal de Noailles. Une dame de Turin chante :
  • 9 Une dame du Wirtemberg voyant que son pays était en contribution chante, le deuil au cœur :
  • 10Une dame de Philippsbourg, voyant lees Français qui attaquent les remparts qui servent de chemin pour garder le corps de la ville, chante ce couplet :
  • 11Une dame de Mayence voyant que les Français attaquent Philippsbourg, se méfie qu'après qu'ils l'auront pris, ils iront à Mayence, elle chante :
  • 12Le Grand Turc ne met jamais la main à son turban pour aucune puissance de la terre que pour le roi de France lorsqu'il parle de lui. C'est pourquoi il fait marcher une puissante armée pour attaquer les Moscovites qui troublent la Pologne. Une sultane chante :
  • 13Le dieu Mars, satisfait de l'honneur que lui ont fait ces dames de chanter dans son concert, leur promet un bal au premier jour où l'empereur doit payer les rafraîchissements. Voici le concert fini par ce couplet :

Numéro
$1738


Année
1734




Références

F.Fr.12675, p.150-56 -F.Fr.15137, p.152-58 -  Arsenal 2932, f°135v-139v - Arsenal 2934, p.174-80 - BHVP, MS 658, p.111-16 - Lyon BM, MS 1553, p.107-14 et 197-05


Notes

 F.Fr.12674, 455-518 = $1728-1738 avec une remarquable fidélité. Présenté comme un seul texte.