Sur la prise du Milanais
Marchons, brave soldats français,
Allons, allons, suivons l'armée
De Coigny1 , ce grand guerrier.
Il nous attire de l'honneur
Par son adresse et sa valeur,
Car partout il est vainqueur.

Soldats, montrons-nous généreux,
Marchons et suivons en tous lieux
Le grand Coigny victorieux.
Par ses justes commandements
Imitons son bras triomphant.
Faisons craindre les Allemands.

Ils ont cru faire de l'Italie
Leur parterre et leur batterie,
Sans penser au grand Louis
Mais Villars a su déplanter
Les plus belles fleurs du Milanais
Sans pouvoir du tout l'attaquer.

Nous avons pris en peu de temps
Pizzigitone, fort charmant,
A la vue des Allemands
Sans rien perdre de nos armées.
Dedans le fort nous sommes entrés
Étant couronnés de lauriers.

Sans replier nos étendards,
Commandés par le grand Coigny,
J'avons pris la ville de Navarre
Crémone, Tortone et Pavie,
Du même pli tout fut soumis
Aux armes du grand Louis.

Sans perdre un seul moment de temps
Tout aussitôt les Allemands
Se sont retirés dans Milan,
Croyant d'y faire un long séjour
Mais nos gens ont campé autour
Et l'ont fait rendre en peu de jours.

Les Allemands craignant l'assaut
Sont retirés dans le château.
Quoique bien environnés d'eau
Nos Français ont trouvé moyen
De saigner tous les eaux très bien [sic]
Et le bloquer sans craindre rien.

Villars commanda de tirer
Lorsque le château fut bloqué
Tout aussitôt on a dressé
Les canons, carcasses et mortiers
Le gouverneur étant forcé
Demanda à capituler.

Voilà la fleur de l'Italie
Rendue aux Français aujourd'hui
Mais Coigny a encore envie
D'avancer aussi plus avant
Car je crois que dans peu de temps
Qu'il ira à Mantoue vraiment.

• 1Lieutenant général, depuis maréchal de France