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Sans titre

Pour venger leur défaite1

Messieurs les Allemands

Un matin sans trompette

Fondirent sur nos gens.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Au départ des étoiles

Ils arrivent sans bruit

Pour prendre dans les toiles

Caraman et Broglie.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Par une fausse porte

Broglie et ses deux enfants

En chemise l’escortent

Et prennent les devants

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Nos soldats en vendange

Avaient quitté le camp.

L’Allemand s’y arrange

Et pille en attendant.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Enfin Coigny arrive.

Il était un peu tard.

Les ennemis poursuivent

Et l’on court grand hasard :

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Chevaux, tentes, équipages

C’est peu que tout cela

En perdant nos bagages

Nous gagnons Guastalla

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

 

De tous nos avantages

C’est le non plus ultra.

Germains, êtes-vous sages ?

Ma foi, restez en là.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Pour complète revanche,

Il faut de plus grands coups.

Le matin du dimanche.

Ils reviennent à nous.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Trois heures après l’aurore

Ils marchent à Broglio

Ils espéraient encore

Un nouvel imbroglio.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Chaque jour n’est pas fête.

Broglie était à cheval

Et dans ce tête à tête

Il leur parut brutal.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

La Motte et Parabère

Et tous leurs carabins

En mettant pied à terre

Deviennent fantassins.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Et puis ayant fait tête

Aux premiers bataillons,

Remontant sur leurs bêtes

Rompent leurs escadrons.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Chatillon à la charge

Par deux fois revenu

Se fait un chemin large

Dans leurs rangs confondus.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

L’exemple de l’armée

Et l’amour des soldats,

Victor dans la mêlée

Porte partout ses pas.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Après tant de bravades

Tous ces fiers cuirassiers

Dansent la galopade

Devant nos cavaliers.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

 

Arrêtez, gens terribles !

Écoutez donc un mot.

On vous dit invincibles

N’est-ce donc qu’au galop ?

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Pour vos fantassins, passe,

Ce sont de bons enfants ;

Non ces gens à cuirasse

Qui faisaient les fendants.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Wirtemberg est par terre,

Colonette et Gotha

Ont mordu la poussière

Sans ce qu’on ne sait pas.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Comme chacun détale,

Quoi, vous nous laissez mettre à bas ?

Mortiers, drapeaux, timbales,

Étendards et canons.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

Complète est la victoire,

Dragons, piétons, chevaux

S’en disputent la gloire,

Soldats et généraux.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

 

 

Les Allemands en déroute

Cherchent le seraillot [?]

Gare que sur la route

Ils ne trouvent pas le Pô.

Ah ! voyez comme ils s’y prennent,

Ces Allemands,

Ah ! voyez comme ils s’y prennent

Joliment.

  • 1De la bataille de Parme (M.)

Numéro
$5492


Année
1734 (Castries)




Références

Mazarine Castries 3986, p.52-60