Sans titre
Le Roi nous donne cette année
Pour général de notre armée
Le vaillant prince de Conti.
Nous l’allons voir en Allemagne
Victorieux de l’ennemi
Comme il fut du roi de Sardaigne.
De Versailles part à l’avance
La Fare en toute diligence
Afin de bien tout préparer.
Nous avons le fils et le père,
Nous n’avons plus qu’à souhaiter
Que le Saint-Esprit les éclaire1
.
Le bonheur suite le cocuage2 .
Qui mieux en rendra témoignage
Que les deux frères d’Argenson ?
Leurs femmes priment à Cythère,
Leurs maris, nouveaux actéons,
Excellent dans le ministère.
Conduits par ces cornes fameuses
Qui ne sont pas moins lumineuses
Que chez l’ancien législateur,
Nous verrions merveilles en France
Si pour notre commun bonheur
C’étaient des cornes d’abondance.
Qu’on est loin de cette espérance !
On ne voit partout qu’indigence,
Tout commerce est anéanti ;
Le laboureur crie famine
Auprès d’un tas de blé moisi
Qu’il voit manger à la vermine.
Clairambault, F.Fr.12713, p.93 - Maurepas, F.Fr.12648, p.101 - F.Fr.10477, f°239 - F.Fr.13658, p.93 - F.Fr.15140, p.250-51 - NAF.9184, p.407