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Sans titre

Le Roi nous donne cette année
Pour général de notre armée
Le vaillant prince de Conti.
Nous l’allons voir en Allemagne
Victorieux de l’ennemi
Comme il fut du roi de Sardaigne.

De Versailles part à l’avance
La Fare en toute diligence
Afin de bien tout préparer.
Nous avons le fils et le père,
Nous n’avons plus qu’à souhaiter
Que le Saint-Esprit les éclaire1 .

 

Le bonheur suite le cocuage2 .

Qui mieux en rendra témoignage

Que les deux frères d’Argenson ?

Leurs femmes priment à Cythère,

Leurs maris, nouveaux actéons,

Excellent dans le ministère.

 

Conduits par ces cornes fameuses

Qui ne sont pas moins lumineuses

Que chez l’ancien législateur,

Nous verrions merveilles en France

Si pour notre commun bonheur

C’étaient des cornes d’abondance.

 

Qu’on est loin de cette espérance !

On ne voit partout qu’indigence,

Tout commerce est anéanti ;

Le laboureur crie famine

Auprès d’un tas de blé moisi

Qu’il voit manger à la vermine.

  • 1Nota – La chronique scandaleuse prétend que le marquis de la Fare a eu les bonnes grâces de Madame de Conti mère (M.).
  • 2Les couplets suivants ne se trouvent que dans Mazarine Castries.

Numéro
$3189


Année
1745 mars




Références

Clairambault, F.Fr.12713, p.93 - Maurepas, F.Fr.12648, p.101 - F.Fr.10477, f°239 - F.Fr.13658, p.93 - F.Fr.15140, p.250-51 - NAF.9184, p.407