Sans titre
Chantons tous, mes chers amis,
La gloire du grand Conti1 ,
Prince grand par sa naissance,
Encor plus par sa vaillance.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Savoyards et Piémontois,
Vous avez vu nos François
Guidés par ce jeune Alcide
Grimper sur vos rocs arides.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Enterrés jusques aux dents
Dans vos forts retranchements,
Vous dormiez en assurance
Quand il faut entrer en danse.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Vite aux armes, criez-vous,
Camarades, éveillons-nous,
Conti vient, rien de l’arrête.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Mais c’est inutilement
Qu’à ce jeune conquérant
L’on dispute le passage,
Sa valeur partout fait rage.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Il prend drapeaux et canons
Et de plus cinq bataillons
Dont il n’en échappe guère
Sont faits prisonniers de guerre.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Les autres, épouvantés
Et battus de tous côtés,
Vite gagnent le rivage
Pour échapper au carnage.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Nice, et Villefranche aussi
Se soumettent à Conti ;
Montalban, fort imprenable,
Subit un destin semblable.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
Dolceaqua nouvellement
S’est rendu pareillement.
Dieu veuille que ce grand prince
Prenne encor mainte province.
Lampons, lampons,
Camarades, lampons.
- 1Sur les conquêtes faites par l’armée combinée de France et d’Espagne, commandée par le prince de Conti et l’infant Dom Philippe sur le duc de Savoie.
F.Fr.15134, p. 839-41 - Mazarine Castries 3988, p/379-81