

Conseils aux Français
Français, ne guerroyez donc plus,
Vos efforts seraient superflus ;
Vos bras sont redoutables… eh bien,
Vos têtes pitoyables,
Vous m’entendez bien.
A Rosbach, un chef barbouilleur
Vous a comblé de déshonneur ;
On fuyait comme quatre
Avant que de combattre.
A Crevelt, vos braves guerriers
En vain ont cueilli des lauriers ;
L’impérieux Mortagne1
Croit qu’on perd quand on gagne.
D’Hastembeck le sage vainqueur2
Fit triompher votre valeur ;
Mais un ordre suprême
Le terrassa luimême.
J’aime mieux, dit son successeur,
Plus de profit et moins d’honneur ;
Vaincre est fort difficile.
Traiter est plus utile.
Hanovre, vous avez grand tort,
D’appréhender pour votre sort ;
Au lieu de vous détruire…
Il voulait vous construire3.
Français, votre règne est passé,
Votre valeur s’est éclipsée ;
Je m’arrête, et je n’ose… eh bien,
Vous en dire la cause,
Vous m’entendez bien.
Numéro $1183
Année 1759
Sur l'air de ... Vous m'entendez bien
Description
6 x 4 + refrain
Références
Raunié, VII, 302-04
Mots Clefs guerre de Sept ans, ironie amère sur la France vainqueur sur le terrain et qui cède sur tout