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Sans titre

Armande a pour esprit l'horreur de la satire1  ;
Armande a pour vertu le mépris des appas.
Elle craint le railleur que sans cesse elle inspire ;
Elle évite l'amant qui ne la cherche pas.
Puisqu'elle n'a pas l'art de cacher son visage,
Et qu'elle a la fureur de montrer son esprit,
Il faut la défier de cesser d'être sage,
Et d'entendre ce qu'elle dit.

  • 19 décembre — Madame la baronne de Stahl, épouse de l'ambassadeur extraordinaire du roi de Suède en cette cour, ci-devant Mlle Necker, ayant trouvé dans une maison le marquis de Champcenets, frère de celui connu dans la république des lettres, le prit pour celui-ci et le lutina beaucoup sur le mauvais genre de ses plaianteries. La méprise ne s'éclaircit qu'après nombre de sarcasmes qui donnèrent de l'humeur au marquis, et il n'eut rien de plus pressé que d'en faire des reproches à son frère le poète, qui pour s'en venger fit passer à la baronne l'épigramme suivante, pour l'intelligence de laquelle il faut savoir que madame de Stahl est fort laide, qu'elle a de grandes prétentions à l'esprit et n'en est pas infiniment pourvue ; du moins c'est ce que lui reproche le satirique (M.).

Numéro
$2636


Année
1787

Auteur
Champcenetz (marquis de)



Références

Mémoires secrets, XXXVI, 263-64 - Choix d'épigrammes, p.207