Pot-pourri
La Découpure
Certain curé fort estimé1
Croit que l’on peut prendre
Sans être obligé de rendre ;
Certain curé fort estimé
Pense qu’on peut voler sans être damné.
Friponnez, friponnez, friponnez donc,
Suivez ses exemples,
On vous dressera des temples.
Friponnez, friponnez, friponnez donc,
C’est le vrai moyen d’acquérir un grand renom.
Rochelais
Le curé dont j’entends parler
Est fort connu sans le nommer.
Il est aimé de ses ouailles,
Connu pour être très dévot
Par les habitants de Versailles.
Cependant ce n’est qu’un cagot.
Non, je ne ferai plus ce qu’on veut que je fasse
Le quatre du courant, étant à l’inventaire,
Du bonhomme Rhodot dont il est légataire,
Trouvant son legs chétif et voulant l’augmenter
D’un rouleau de louis crut pouvoir s’emparer.
Pendus
En effet, s’en étant saisi,
Dans son gousset il l’avait mis.
Mais un faquin de domestique
Ayant aperçu sa pratique,
Fut le dire à Monsieur Fraison
Qui voulut en avoir raison.
Alleluia
Pour cet effet il avertit
Le trop inexorable Aubry
Qui sur-le-champ détermina,
Alleluia.
O reguingué
On proposa de se fouiller,
Mais le valet sans barguigner
Dit au curé d’un air altier :
Oui, Monsieur, je vous l’ai vu prendre,
Sinon que l’on me fasse pendre.
A la venue de Noël
Le curé lui dit en tremblant :
Vous vous trompez, mon cher enfant,
N’accusez pas un innocent,
Dieu le défend expressément.
Petite fronde
Mais un spectateur débonnaire
Tira notre curé d’affaire,
Disant : il faut nous écarter.
Qu’il fouille dedans cette armoire
Et sans trop longtemps y chercher
Son innocence sera claire.
Biribi
Notre cafard le prit au mot
Et fut droit à l’armoire
Où, sans les secours d’Astaroth
Ni de la poule noire,
Il remit l’or en question,
La faridondaine, la faridondon,
Par là le fait est éclairci,
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.
- 1* On entend bien que ce pot-pourri a été fait sur le vol fait par M. Fantin, curé de Versailles (M.).
Mazarine Castries 3987, p.1-5