

Stances à Me Le Cauchois1
J’ai vu la justice pencher
Et croire à la fausse apparence ;
J’ai vu s’élever le bûcher
Où devait périr l’innocence ;
J’ai vu dans ce fatal moment
La vengeance y porter la flamme.
Pour renverser ce monument.
Le Cauchois, il fallait ton âme.
Français, le voilà ce héros,
Qui, malgré la brigue et l’envie,
Consacra son bien, son repos,
Et de Salmon sauva la vie.
Malgré les efforts de l’erreur,
Il surmonta tous les obstacles ;
Sans autre guide que son cœur,
Sa plume enfanta des miracles.
On dit qu’à la mort entraînés,
Sophronie et la tendre Olinde,
Tous deux par l’erreur condamnés,
Furent défendus par Clorinde.
On vit plus d’un brave Dunois
S’exposer pour nos Dorothées ;
En voit-on, comme Le Cauchois,
Combattre pendant cinq années ?
O toi, qui dans ces grands revers
Fis voir un sublime courage,
Oui, c’est au nom de l’univers
Que je t’adresse un pur hommage.
Tu recevras avec bonté
De tes enfants le vœu sincère :
Le vengeur de l’humanité
De tout citoyen est le père2.
Numéro $1579
Année 1786
Description
4 x 8
Références
Raunié, X 220-22
Mots Clefs Fait-divers, Stances à Me Le Cauchoix, défenseur de l'innocence injustement condamnée