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Sur l’état de la France

Sur l’état de la France1
O précieuse insouciance,
Déesse du bon Maurepas,
On dit que depuis son trépas
Tu gouvernes encor la France !
On y souffre avec patience
De Miromesnil2 l’ignorance,
De Castries la suffisance,
De Ségur3 la plate existence,
Du brusque Breteuil4 l’arrogance,
De Vaudreuil5 la haute impudence,
Du ministre de la finance
Le gaspillage et l’indécence,
De tant d’autres l’impertinence.
Vergenne avec indifférence
Voit le mal et se tait sur tout ;
Il fait bien, car le Roi s’en f…

  • 1Bientôt il ne sera plus question du massacre de Beauvais. M. de Noailles l’a emporté sur M. Thierry qui avait mis sous les yeux du Roi un exposé circonstancié de cette horrible scène […] Un poète très méchant a saisi cette occasion où le public montre de l’humeur, pour répandre la complainte suivante (Correspondance secrète) -
    Le libraire Hardy écrivait dans son journal, en transcrivant cette épigramme : « Il me passe sous les yeux une petite pièce de vers épigrammatique et fort méchante sous la dénomination de complainte, qu’on voyait circuler manuscrite dans les sociétés et que je transcris ici uniquement comme pouvant entrer dans l’histoire du temps, en ce que, au gré de bien des gens, elle semblait peindre et rendre parfaitement le caractère distinctif des divers personnages entre les mains desquels le timon ministériel se trouvait actuellement déposé, comme celui des principaux courtisans. » (R)
  • 2Ministre de la marine. (M.) (R)
  • 3 Ministre de la guerre. (M.) (R)
  • 4Ministre de Paris. (M.) (R)
  • 5Grand fauconnier de France. (M.) (R)

Numéro
$1581


Année
1786




Références

Raunié, X,224-25 - F.Fr.13653, p.484 - BHVP, 4-RES-0323, f°13r - Correspondance secrète, t.II, p.34-35